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TERRE DE FEMMES : les lauréates !

Elles ont entre 23 et 30 ans, elles s’appellent Amal, Hassna et Hafida. Ingénieure, gérante d’entreprise ou entrepreneuse solidaire, ces jeunes femmes ambitieuses et dynamiques mènent des projets novateurs à fort impact sur leur environnement éco-social dans des domaines clés comme l’irrigation écologique en vue de limiter le gaspillage de l’eau, la valorisation des déchets organiques grâce à une technologie de bioconversion et la transformation de la pomme en produits à forte valeur ajoutée.

En plus de partager une énergie intarissable et un esprit positif, ces 3 femmes sont toutes porteuses d’espoir pour leurs communautés, déterminées à faire progresser leurs projets solidaires et changer la donne autour d’elles. Amal, Hasna et Hafida fédèrent et engagent les populations de leurs régions, qui deviennent à leur tour acteurs du changement et contribuent au succès de formidables initiatives humaines.

Hafida
travaille en collaboration avec 30 agriculteurs et 18 femmes de sa région pour valoriser plus de 40 tonnes de pommes

Mobilisée pour valoriser les richesses naturelles de sa région

Fondatrice de VAL-POM dans la région d’Aghbala, Hafida Idrissi a consacré toute son énergie et son temps pour comprendre et apprendre les différentes techniques de valorisation de la pomme. Son objectif étant de protéger les ressources naturelles de sa région en sensibilisant les agriculteurs à l’utilisation des compostes bio et au gaspillage de l’eau tout en créant de nouveaux emplois.

Pouvez-vous nous présenter VAL-POM ?

VAL-POM est un écosystème pommier qui vise à valoriser la pomme au profit des petits agriculteurs en minimisant le chômage des jeunes diplômés, des veuves, des femmes divorcées et des jeunes filles de la région. Outre son impact social, la transformation des déchets organiques, notamment la pomme en composte bio et autres produits naturels permet d’optimiser les ressources d’Aghbala et de protéger l’écosystème.

Comment est-structuré votre projet ?

VAL-POM fonctionne suivant une chaine de production maîtrisée qui commence par la collecte des pommes écartées à l’origine de problèmes de pollution des eaux des rivières. Vient ensuite la phase de triage réalisée par les femmes du village. L’étape de transformation qui s’en suit permet de produire des engrais, du vinaigre de pommes 100% naturel et pur, de la confiture de pommes sans additifs, des jus de pommes et d’autres produits à base de pommes. Après le packaging, ces produits sont stockés puis progressivement livrés aux différents points de vente.

Quelles sont les principales motivations qui animent VAL-POM ?

J’ai vécu mon enfance dans le douar d’Oumicha où les femmes en particulier travaillent dans des conditions peu favorables et souffrent du manque d’eau et de l’alphabétisme. Depuis toute petite, je rêve donc de les aider et de participer au changement à travers l’apprentissage. Après l’obtention de mes diplômes, j’ai fondé la coopérative TIMICHA pour améliorer la qualité de vie des femmes et jeunes filles.

La création de VAL-POM est venue naturellement en réponse à deux besoins fondamentaux. En effet, le projet revêt, d’un côté, une dimension écologique qui se traduit par la sensibilisation des agriculteurs à l’importance des fertilisants organiques pour préserver l’environnement.

De l’autre côté, VAL-POM joue un rôle socio-économique en créant, pour les femmes en particulier une source de revenu et en aidant les petits agriculteurs d’Aghbala à écouler leurs récoltes de pommes.

Quelles sont les perspectives futures du projet ?

Au sein de VAL-POM nous aspirons tout d’abord à former encore plus d’agriculteurs et à les sensibiliser à l’optimisation des ressources naturelles. Nous œuvrons pour la création de plus d’emplois surtout pour les femmes et travaillons également sur le développement de nouveaux produits naturels à base de pommes qui pourront être commercialisés dans les grandes surfaces. Dans l’avenir, nous souhaitons étendre notre activité au domaine de l’agriculture hydroponique pour produire les plantes médicinales ainsi qu’à la production de safran pour augmenter le revenu des habitants de la montagne.

La nature au service de la nature

C’est dans la région d’Agadir que Hasna s’est engagée dans le recyclage des déchets bio en produits à forte valeur ajoutée. Sa mission : transformer, avec l’équipe IZIprotéine, le gaspillage alimentaire en une source de protéines écologiques pour lutter contre la rareté des ressources tout en garantissant une empreinte carbone quasi-nulle.

Quels sont les défis écologiques relevés par IZIproteine ?

Chaque année, un tiers de la nourriture destinée à la consommation humaine dans le monde est gaspillée ou perdue. Et 95 % des déchets alimentaires finissent dans les décharges. En même temps, la demande croissante de viande et la disponibilité limitée de terres fertiles exercent une réelle pression sur les sources actuelles de protéines pour l'alimentation. C’est pourquoi, nous nous sommes engagés à trouver une alternative aux protéines animales. IZIproteine vient en réponse à cette problématique et nous permet de valoriser et de traiter les déchets organiques grâce à la technologie de bioconversion en utilisant les insectes.

Comment les insectes peuvent-ils contribuer à un futur durable ?

Les insectes récupèrent jusqu'à 70 % des protéines des déchets organiques et les réintègrent dans la chaîne de valeur alimentaire. De cette façon, ils contribuent à une économie circulaire. Comme aucune terre fertile n'est nécessaire pour leur production, ils constituent une nouvelle source prometteuse et durable par rapport aux principales alternatives actuelles. En outre, les insectes sont élevés avec un faible impact sur l'environnement et leurs protéines peuvent être produites localement.

Notre objectif consiste donc à transformer les atouts écologiques des insectes en une solution fiable et adaptée au contexte Marocain et Africain tout en traitant les déchets organiques durablement.

Qu’est-ce qui motive votre engagement pour ce projet en particulier ?

Après avoir obtenu mon diplôme en gestion des entreprises, j’ai enchainé avec une formation en héliciculture et me suis petit à petit intéressée aux métiers verts où la présence féminine est encore faiblement ressentie. J’ai donc eu envie de changer ce stéréotype en contribuant à l'intégration de plus en plus de femmes dans une activité à fort impact écologique. Au-delà de cette ambition, mon engagement pour la collecte des déchets en vue de nourrir les insectes me procure un sentiment d‘accomplissement incomparable et une satisfaction nourrie par ma contribution à un système agroalimentaire plus durable.

Hasna
participe au traitement de 100 à 500 kg de déchets organiques par jour, ce qui permet d’extraire plus de 60 kg de fertilisants et 50 kg de larves.

Quels sont les atouts des produits issus de cette bioconversion ?

Nous transformons les déchets organiques en élevant les larves selon des procédés durables avec zéro gaspillage. De plus, les engrais, les protéines et les huiles issus du processus de transformation sont des produits locaux 100% naturels, sans OGM, sans colorant ni conservateurs, qui répondent également à des contrôles strictes en matière de qualité et d'hygiène. Ainsi les produits comme les larves séchées et les pellets sont ensuite utilisés à plusieurs fins, notamment pour nourrir les animaux, tandis que les engrais organiques permettent de fertiliser toutes sortes de sols et d’améliorer la production de cultures pour des rendements plus élevés.

Amal
se mobilise pour limiter le gaspillage de l’eau lors de l’irrigation. Actuellement, plus de 600 Oyas sont en cours d’utilisation au Maroc. Cette année, les Oyas ont économisé plus de 100,000 litres d’eau.

Des jarres antiques pour une irrigation écologique

À 23 ans seulement, Amal témoigne d’une énergie débordante et se mobilise depuis 2018 pour rationaliser l’utilisation de l'eau lors de l'irrigation. Inspirée d’une technique d’arrosage à la fois ancestrale et innovante, les efforts d’Amal et de l’équipe Green Oya ont un impact écologique retentissant, permettent d’économiser l’eau et de faire face au problème de sécheresse au Maroc.

Comment a commencé votre engagement pour l’écologie ?

En parallèle avec mes études, j’ai toujours été passionnée par le travail associatif et les activités parascolaires. J’ai donc intégré, en 2018, le club Enactus en tant que membre actif pendant ma première année à l'École Hassania des Travaux Publics. C’est ainsi que j’ai pu découvrir le monde fascinant et stimulant de l’entreprenariat écologique. Devenir co-fondatrice Green Oya a été une véritable opportunité pour moi. J’ai pu, grâce à ce projet, agir plus activement pour la protection d’une ressource aussi rare et précieuse que l’eau. Aujourd’hui, à travers Green Oya, nous créons également des emplois et participons à générer des revenus tout en réduisant les charges des agriculteurs.

Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement de Green Oya ?

Notre projet s’inspire d’une technique d’arrosage utilisée dans la Grèce antique pour irriguer les jardins. À travers Green Oya, nous revivifions cette méthode fière de ses 4000 mille ans d’existence qui consiste à utiliser des jarres microporeuses en argile, de les remplir d’eau et de les enterrer dans le sol près des plantes à arroser. Seul le col de la jarre dépasse légèrement la surface du sol afin de pouvoir la réalimenter en eau.

La constitution poreuse des Ollas (jarres en terre cuite) permet à l’eau de s'échapper progressivement et d’atteindre directement les racines des plantes pour assurer un arrosage efficace et ciblé.

Quels sont les atouts majeurs de Green Oya ?

Green Oya repose sur une technique qui a fait ses preuves à travers des siècles auprès de plusieurs civilisations. Nous y croyons aussi pour ses multiples atouts. En effet, outre la rationalisation de l’utilisation de l’eau lors de l’arrosage, les plantes ne puisent que la quantité d’eau dont elles ont réellement besoin et ne subissent pas de stress hydrique. Adapté à la plupart des cultures, Green Oya permet de faire des économies d’eau de 50 à 70% et garantit l’humidité constante du sol. Nous avons également autonomisé cette solution en employant un système de pilotage qui joue le rôle de l’agriculteur et permet de remplir les Oyas de manière autonome une fois l’humidité du sol est inférieure à un certain seuil.

Quelles sont vos ambitions futures à travers Green Oya ?

Outre la sensibilisation d’une plus grande communauté d’agriculteurs aux avantages de l’arrosage racinaire afin d'économiser l'eau, nous souhaitons renforcer l’impact socioéconomique de notre projet en créant une coopérative de production des Oyas. La prochaine étape concerne également le développement digital de la version "Smart GO" qui permet le contrôle et le remplissage automatique des Oyas. L’élargissement du périmètre national est prévu à travers la création de partenariats avec des fermes écologiques, des associations, des fondations et des coopératives en parallèle avec l’exportation du produit au marché international.